Que faire en cas de crise ?
Nous sommes pris à parti par plusieurs personnes, les messages ne sont pas seulement désagréables, ils deviennent agressifs, insistants, voire carrément insultants et menaçants ? Cela dure depuis plusieurs heures ou plusieurs jours ? Que faire ?
D’abord c’est normal de se sentir mal, ce qui se passe est réel et difficile à gérer même si souvent dans un premier temps on se sent combatif, boosté, en forme… quand l’énergie retombe, que ça devient usant parce qu’envahissant on va moins bien, voire mal et c’est tout à fait logique.
Quand on commence à ressentir une certaine fatigue, qui combine épuisement psychologique et conséquences d’un manque de sommeil, à avoir un nœud à l’estomac, à fébrilement rafraîchir les messages pour voir quelle nouvelle saloperie à notre propos a été diffusée… il est temps de prendre soin de soi !
Si jusque là on essayait de répondre, il faut, au moins dans un premier temps, cesser complètement de tenter d’échanger.
D’une manière ou d’une autre il faut IMPÉRATIVEMENT prendre un peu de distance avec ce qui se passe en ligne. Même si c’est extrêmement douloureux et angoissant, ce qui se dit sur nous en ligne peut toujours attendre quelques heures, rien ne nécessite une lecture immédiate ! Prendre de la distance est nécessaire pour reprendre quelques forces et être capable d’affronter la situation efficacement.
On peut au choix ou en combinant plusieurs possibilités, bloquer, ou seulement masquer, ou s’éloigner de nos outils numériques. Cela fera cesser de fait l’irruption imprévisible et continue des messages. Lire un message agressif en direct a beaucoup plus d’impact négatif sur notre état émotionnel que si on en prend connaissance quelques heures ou jours plus tard.
Pour ne pas perdre totalement le fil on peut au choix décider d’aller consulter nos messages toutes les x heures, ou mieux encore demander à un allié de surveiller pour nous et d’archiver / nous signaler les messages les plus problématiques.
Si on souhaite s’exprimer, on peut le faire, aussi sereinement que possible, sans être en réponse à nos agresseurs ou ne faire que quelques réponses réfléchies, bien ciblées et peu importe si elles sont différées dans le temps.
Si on est dans quelque chose de paroxystique et ou de massif où on se sent très mal, ou avec des propos qui partent vraiment en vrille de façon irrationnelle, il est impératif de se taire, sur le sujet, tant que la crise n’est pas totalement terminée depuis plusieurs jours au moins.
S’il est inutile, voire contreproductif, de parler de cette crise avec quelqu’un peu familier des réseaux sociaux et de ce qui peut s’y passer, il ne faut pas rester seul pour autant. Dans “la vraie vie” et/ou en ligne via des messages privés nous devons échanger avec des personnes comprenant ce qui nous arrive et à même de nous apporter du soutien et de l’aide.
Quand la crise est totalement terminée, on peut témoigner de ce qui s’est passé et s’expliquer sur le fond si c’est nécessaire, de préférence dans un texte long, pesé, non agressif et en évitant de donner l’impression de se poser en victime ou de “faire du drama”, sur un blog par exemple.
Enfin, sans du tout minimiser l’impact réel que cette crise a sur nous au moment où elle se produit, il faut bien avoir en tête que non tout le monde ne voit pas tous ces messages qui nous perturbent et que dans quelques jours, semaines, mois ils n’auront plus aucun impact et nuiront seulement à l’image de ceux qui les ont émis.
Dans le manuel d’auto-défense #DompterLesTrolls vous trouverez un chapitre complet à partir de la page 113 sur « Comment gérer les situations de crises ? » avec des conseils précis et détaillés.
Crédit illustration : Rachid Maraï
